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Auteurs | Messages |
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Anonyme | Posté à 00h13 le 01 Oct 14 |
Membre inscrit le 09/06/2013 Messages : 0 Localisation : | Salut! Décrivez la décolonisation et l'émergence du tiers-monde |
camille | Posté à 20h59 le 02 Oct 14 |
Membre inscrit le 01/10/2014 Messages : 573 Localisation : | En 1945, la France domine un empire colonial immense, acquis principalement pendant le 19e siècle et qui constitue l'un des aspects de sa puissance mondiale. En 1962, à la fin de la guerre d'Algérie, elle l'a presque complètement perdu. Pourquoi et comment ? Développement en 3 parties : la 1iere thématique (les causes), les 2 autres événementielles (les étapes). I - les facteurs Décrire rapidement l’étendue des colonies françaises en 1945 (Indochine, Afrique noire et Madagascar, Afrique du Nord, îles du Pacifique et des Caraïbes). La guerre a modifié les rapports entre la France et les peuples colonisés : en Asie, évincée un temps par les Japonais, la France a perdu de son prestige auprès des indigènes ; en Afrique, ceux-ci ont parfois participé à la résistance (cf. le film« Indigènes »). A tous on a fait des promesses (De Gaulle à Brazzaville en 1944) qui ne seront pas tenues. Des partis nationalistes, menés par des leaders issus des élites indigènes cultivées, se renforcent ou se créent. Par ex. en Indochine le Vietminh d'Hô Chi Minh, parti communiste apparu dans les années 30, sort renforcé de sa lutte contre les Japonais. En Afrique des leaders formés dans les universités françaises (Senghor, Houphouët Boigny, Bourguiba…) s’estiment capables de constituer et de diriger des nations indépendantes sur le modèle européen. Le contexte international qui suit la guerre est défavorable au maintien de la domination coloniale. L'image de la France a été affaiblie par la défaite de 1940 et la collaboration. Les 2 « Grands » (USA et URSS), pour des raisons de principe mais aussi d'intérêt, sont hostiles à la colonisation et encouragent les mouvements nationalistes. L'ONU fera progressivement pression dans le même sens. Même si la France, grâce à son droit de veto, peut empêcher toute action des casques bleus dans ses colonies, c'est une influence morale favorable aux indépendantistes. En métropole, beaucoup pensent que la France doit restaurer son rayonnement mondial en gardant coûte que coûte son empire. Cela peut expliquer l'attitude répressive des autorités françaises face aux agitations en 1945-1947 : répression sanglante des émeutes de Sétif en mai 1945, refus de l'indépendance du Vietnam, écrasement de la révolte de Madagascar en 1947. Le Parti Communiste fait exception : c'est la seule organisation politique qui se déclare d'emblée en faveur de l'indépendance des colonies, suivant en cela le modèle de l'URSS II 1945-1958 conserver l'empire en le réformant Au lendemain de la guerre, la France croit pouvoir se cramponner à son empire. Jusqu'en 1958, les gouvernements de la 4e République sont impuissants face à la crise des colonies, partagés entre le désir de les conserver et l'incapacité d'y faire des réformes. Ils se lancent dans des guerres contre les mouvements indépendantistes. La guerre d'Indochine de 1945 à 1954 s’achève par une défaite militaire (Dien Bien Phu) et les accords de Genève. En Algérie l’échec des réformes (1947) et le mouvement mondial de décolonisation, encouragent les nationalistes qui créent le FLN en 1954 et s’engagent dans un conflit où la politique fluctuante des gouvernements français, les conflits complexes entre réformateurs et partisans de l’Algérie Française soutenus par les généraux d’une armée qui s’estime mal aimée, débouchent l’enlisement dans une guerre dont les formes sont de plus radicales (attentats aveugles, torture…). En marge de ces deux conflits, la République française accepte de négocier dans le reste de l’Empire : en Afrique du Nord, l'agitation précoce et la vigueur des mouvements contestataires aboutissent assez tôt à l'indépendance du Maroc en 1956, par les moyens de la négociation. On « liquide » ces 2 protectorats parce qu'on veut garder l'Algérie. En Afrique noire, le statut de 1946 (Union Française) puis la loi-cadre Defferre (1956) tracent la voix de l’autonomie des colonies. III - Sous de Gaulle, la fin du « temps des colonies » De Gaulle, homme de droite et nationaliste, fut, paradoxalement, le principal artisan de la décolonisation française, par pragmatisme et sens des réalités. Dans les colonies d'Afrique noire sub-saharienne : le processus engagé se poursuit avec la création de la « Communauté française » en 1958, et s’accélère avec le choix de l’indépendance par une série de référendums (1958-1960). Arrivé au pouvoir porté par les partisans de l’Algérie française (13 mai 1958), de Gaulle s’inscrit d’abord dans la continuité de ses prédécesseurs. Il espère imposer, par son autorité et son prestige, la solution de la réforme et de la pacification. Mais l’échec de la politique de « paix de braves » et l’intransigeance des partisans de l’Algérie française lui font s’engager dans la négociation avec le FLN. La guerre se prolonge de fait pendant encore 4 longues années avant d’aboutir aux accords d’Evian (mars 1962) qui consacrent une indépendance bâclée des deux côtés. Conclusion L'empire colonial français s'est écroulé en moins de 20 ans. Une contradiction fondamentale existait entre les motivations de la colonisation française (mission civilisatrice, apport des principes des Lumières) et la réalité de la vie dans les colonies (racisme, injustices, économie prédatrice). C'est ce qui poussa les peuples colonisés, encouragés par les 2 « Grands » de la GF, à rejeter la domination française. Pour la France, la décolonisation de son empire entre 1945 et 1962 constitua un épisode majeur de son histoire, tant sur le plan de sa politique intérieure (changement de République)que sur le plan international (sa place dans le monde). La France a laissé beaucoup de force et sa place dans le monde en a été très amoindrie (cf affaire de Suez). Elle a perdu toute influence en Asie et en Algérie. Dans le reste de son ancien empire elle parvient à constituer une sphère « néocoloniale » (la « Françafrique »). Cela n’aide pas vraiment les anciennes colonies à concrétiser les espoirs liés à l’émancipation : ces nouveaux pays indépendant s’enlisent dans le sous-développement la corruption, et souvent la dictature. Que reste-t-il de tout cela ? Les DOM et les TOM, dernières miettes de l'empire Une certaine influence politique, militaire (+ ou - occulte, notamment en Afrique), et surtout culturelle : la « Francophonie ». Des flux migratoires privilégiés qui s’accompagnent d’une mémoire tourmentée, ou plutôt des mémoires en débat, ici et là-bas. Pour plus, voir http://yannick.mevel.free.fr/ |
Samomoi |
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